Critique : Chicago au Théâtre Mogador
Publié le 15/10/2018 par Tony Comédie.
La comédie musicale Chicago est à l’affiche du Théâtre Mogador pour l’ensemble de la saison 2018-2019. Je n’avais pas accroché au spectacle lorsque je l’ai vu en 2016 à Broadway. Pourtant, cette production parisienne m’a bluffé.
Chicago est une comédie musicale de John Kander (musiques), Fred Ebb (paroles et livret) et Bob Fosse (livret, mise en scène et chorégraphies). Le même duo Kander et Ebb a également signé la comédie musicale Cabaret, présentée par Stage Entertainment lors de son arrivée à Paris. Espérons qu’il leur portera chance !
Créé en 1975 à Broadway, Chicago n’a pas remporté un seul Tony Award cette année-là - la faute à Chorus Line, grand gagnant de la cérémonie avec 9 Tony. Quant au revival de 1996, il a remporté 6 Tony Awards et se joue aujourd’hui encore à New York. Le film de 2002 réalisé par Rob Marshall avec Catherine Zeta-Jones, Renée Zellweger et Richard Gere a remporté 6 oscars dont celui du meilleur film.
La production proposée à Paris depuis le 26 septembre est une réplique du revival de 1996. Lorsque j’y ai assisté à New York en novembre 2016, j’avais été déçu par la sobriété de la mise en scène et par une histoire qui m’avait finalement peu intéressé.
Basé sur la pièce de Maurine Dallas Watkins, Chicago narre la rencontre en prison de la jeune Roxie Hart avec Velma Kelly, une star de cabaret. Les deux femmes vont engager le même avocat, Billy Flynn, et se livrer à un combat par presse interposée pour émouvoir l'opinion et finalement remporter leur procès. Chicago, véritable satire de l'Amérique, du culte de l’image et de la célébrité, adopte la forme d’un spectacle de Vaudeville dont les numéros ne sont pas l’action mais la commentent.
Cette forme peut surprendre, car elle n’est pas habituelle dans le genre de la comédie musicale. La production parisienne m’a fait comprendre que c’est justement l’originalité de l’oeuvre qui en fait sa force.
J’ai été bluffé par l'ensemble des artistes présents sur scène. Carien Keizer est absolument formidable dans le rôle de Roxie Hart. Sofia Essaïdi (Velma Kelly), Jean-Luc Guizonne (Billy Flynn) et Pierre Samuel (Amos Hart) sont eux aussi parfaits dans leurs rôles. Les danseurs ne sont pas en reste avec une synchronisation impressionnante de leurs mouvements. Et quelle chorégraphie ! Le style Bob Fosse est définitivement un style à part, que j’apprécie particulièrement.
Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant ce Chicago parisien. Les décors sont simples, certes, mais ils suffisent à mettre en valeur les artistes. L'orchestre, présent sur scène, est un élément important de la mise en scène (l'allégorie de la tribune des jurés est assez évidente). Les lumières sont tirées au cordeau et la sonorisation exceptionnelle. L’adaptation de Nicolas Engel est d’une qualité rare et les paroles françaises n’heurteuront pas la sensibilité de ceux qui connaissent et apprécient les chansons originales.
Chicago est à voir absolument. Non seulement parce qu’il s’agit d’une oeuvre culte du répertoire de la comédie musicale américaine, mais aussi parce que c'est un divertissement drôle, cynique et terriblement réjouissant.
J’aimerais remercier une nouvelle fois Stage Entertainment de nous offrir chaque année de si belles productions au théâtre Mogador. D’ailleurs, quel est votre pronostic pour l’année prochaine ? Je parie personnellement sur Aladdin. Le spectacle de Disney Theatrical a déjà été exploité par Stage en Allemagne et la magie qu'il dégage est à même de séduire le public français. La production londonienne fermera ses portes le 31 août 2019. De là à supposer que les décors auront juste le temps de traverser la manche pour une ouverture parisienne...
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