Le théâtre Trévise est devenu depuis quelques années un haut lieu de la comédie musicale à Paris. La preuve encore avec cette création française : Jack l’éventreur de Whitechapel, qui s’y joue les lundi et les mardi depuis le 15 janvier.
Jack, c’est le nom donné par la presse londonienne à ce tuteur en série qui a commis au moins cinq crimes dans le quartier de Whitechapel à la fin du 19ème siècle. D’après Wikipédia, “le modus operandi de Jack l'Éventreur se distingue par de profondes balafres à la gorge, des mutilations à l'abdomen et aux parties génitales, le prélèvement d'organes internes et des mutilations faciales”, rien que ça.
Guillaume Bouchède et Jean Franco, les auteurs du livet, ont romancé cette histoire vraie. On y suit la misérable vie des prostituées de Whitechapel, l’arrivée dans le quartier d’un artiste américain ou encore les relations professionnelles entre le commissaire chargé de l’enquête et son assistant. Leur travail est à saluer, car le sujet, à la fois gore et assez linéaire, était difficile à adapter.
Le duo s’est associé à Michel Franz pour la musique et à Samuel Sené pour la mise en scène. Le premier nous propose une partition assez exigeante mais tout de même plaisante. Le second a fait un formidable travail visuel à l’aide d’Amélie Foubert (chorégraphies), Zoé Imbert (costumes) et Alexandre Decain (lumières). Tout est impeccable visuellement ; la scène du Trévise m’a même parue plus grande qu'à l'habitude. Harold Simon a créé des projections que j’ai trouvé sans intérêt mais qui ont le mérite de ne pas gâcher le visuel général (c’est plutôt rare pour des projections vidéo).
Le tout est interprété par de très bons acteurs, tous incroyablement doués en chant, et par trois musiciens de l'orchestre Musidrama (piano, violoncelle et percussions) qui remplacent de façon salvatrice une énième bande son. J’ai quelques réserves cependant sur les répliques comiques de l’assistant du commissaire, qui ne m’ont guère fait rire car beaucoup trop attendues.
Au final, c’est une très bonne soirée que j’ai passé au Trévise. Et quel plaisir d’assister à des créations françaises d’aussi bonne qualité !