La Légende du Roi Arthur – Quand l’Amour change le cours de l’Histoire est la dernière production de Dove Attia, à qui l'on doit notamment 1789 et Mozart l’Opéra Rock. C’est Giuliano Peparini qui signe la mise en scène de ce nouveau spectacle. On doit déjà à cet ancien danseur étoile les chorégraphies de 1789 – Les Amants de la Bastille.
Nous allons donc suivre la vie du légendaire Arthur Pendragon (Florent Mothe). L’histoire commence par les origines de sa naissance : l’union de son père, le Roi, avec la femme d’un de ses barons. Après une enfance cachée à l’abri des regards, Arthur réussit à libérer l’épée Excalibur de la roche et devient Roi. Le spectacle raconte aussi le mariage entre Arthur et Guenièvre. Pour repousser les saxons et s’imposer comme roi, Arthur fonde la table ronde : une alliance des plus braves chevaliers du pays. Lancelot (Charlie Boisseau), le plus brave des plus braves, va tomber amoureux de Guenièvre (Camille Lou). Cette dernière saura-t-elle rester insensible au charme du chevalier ?
Vous connaissez désormais ma méfiance face aux productions françaises jouées au palais des sports et autres palais des congrès. Figurez-vous que j'ai été très agréablement surpris par le lieu : aucune publicité vidéo avant le spectacle, et une assise très confortable ! La salle est par contre très grande. Je vous conseille de choisir des places pas trop éloignées de la scène, sinon vous risquez d'avoir du mal à suivre.
Le spectacle est très divertissant. La mise en scène se rapproche plus de celle d'un concert que de celle d'une pièce de théâtre, mais ce n'est pas gênant. Je vous invite d'ailleurs à relire mon article sur les répétitions dans lequel j'aborde le travail réalisé par Giuliano, le metteur en scène. Ses chorégraphies sont efficaces, et les décors et les projections vidéo se marient parfaitement.
Je regrette bien évidemment l'absence d'orchestre live, qui aurait permis d'instaurer une magie qui manque à cette production. Même les choeurs sont intégrés à la PBO et ne sont pas exécutés par l'ensemble. Quant au livret, très linéaire, il nous résume la vie du Roi Arthur en 2h, et manque d'enjeu. De ce fait, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. J'aimerais tout de même féliciter la volonté de la production de se rapprocher des codes de la comédie musicale anglo-saxone. On assiste ainsi avec plaisir à des underscores (parties jouées au milieu d'une chanson) et à des reprises (thèmes musicaux qui reviennent plusieurs fois dans le spectacle avec des paroles ou une orchestration différentes).
A cause d'un casting très optimisé pour la vente (beaucoup d'artistes de la troupe sont déjà connus de la fameuse RDA et des adolescents : Florent Mothe, Charlie Boisseau, Zaho, Camille Lou...), on ne retrouve pas ce qui fait habituellement le charme des comédies musicales, à savoir la pluridisciplinarité des artistes. Les artistes sont soit chanteurs, soit danseurs. Les chanteurs ne dansent pas et les danseurs ne chantent pas. Dommage ! Ceci étant dit, Florent Mothe et Zaho m'ont particulièrement surpris par leur qualité d'interprétation. Ils sont parfaitement crédibles dans leurs rôles du Roi Arthur et de Morgane. David Alexis, que nous avons vu l'année dernière dans Le Bal des Vampires, est toujours aussi bon.
Les musiques du spectacle ont été intégralement composées par Dove Attia. On reconnaît bien sa patte, dans des passages qui nous font penser à Mozart l'Opéra Rock par exemple. Le style musical est loin du style Broadway, mais ce n'est pas ce que l'on recherche en allant voir une production comme celle-ci. Les mélodies et l'orchestration sont très actuelles, avec des accents R'n'B qui collent parfaitement à l'ambiance du spectacle. Les paroles, écrites par Dove Attia, Zaho, ou encore Orelsan, enchaînent malheureusement les lieux communs.
La Légende du Roi Arthur n'égale pas les productions anglo-saxones, mais reste un très bon divertissement familial. Un gros coup de coeur pour les musiques, que vous pouvez retrouver sur un album sorti il y a quelques mois.