Lors de mon récent séjour à Londres, j’ai eu l’occasion d’assister à la toute nouvelle comédie musicale Le Diable s'habille en Prada (The Devil Wears Prada) au Dominion Theatre. J’attendais cette adaptation avec curiosité. Comment le glamour et la satire du monde de la mode allaient-ils être transposés sur scène ? Voici mon avis sur cette production très attendue.
Basée sur le roman de Lauren Weisberger et le film du même nom, cette comédie musicale a fait ses débuts au Dominion Theatre en octobre 2024. La musique est signée Elton John, avec des paroles de Shaina Taub et un livret de Kate Wetherhead. La mise en scène est de Jerry Mitchell, connu pour son travail sur Kinky Boots, Hairspray, Legally Blond et Pretty Woman. Le spectacle suit l’histoire d’Andy Sachs, une jeune diplômée en journalisme qui décroche un poste d’assistante auprès de la redoutable Miranda Priestly, rédactrice en chef du prestigieux magazine de mode Runway.
Le livret de la comédie musicale reste fidèle au scénario du film, tout en apportant des ajustements notables. Certaines scènes ont été abrégées ou omises, comme l’épisode du “book” à livrer chez Miranda, tandis que d’autres aspects, tels que les motivations d’Andy et sa relation avec Miranda, sont approfondis, apportant un peu de fraîcheur à l'histoire.
La partition pop-rock d’Elton John est dynamique et s’accorde bien avec l’énergie du monde de la mode. Les chansons sont entraînantes et servent efficacement la narration, même si aucun air ne m’est resté en tête en quittant le théâtre. Les numéros musicaux sont bien intégrés, reflétant les émotions des personnages et les tensions du milieu de la mode.
Les décors, bien que peu nombreux, sont utilisés de manière judicieuse. Les principaux lieux, tels que le bureau de Miranda, l’atelier de Nigel, l’appartement d’Andy et les soirées mondaines, sont représentés avec simplicité mais efficacité. Un fond de scène modulable illustre la skyline new-yorkaise, évoluant au gré des moments de la journée, ajoutant une touche immersive appréciable. Les transitions entre les scènes sont fluides, maintenant un rythme soutenu tout au long du spectacle.
Les costumes de Gregg Barnes, élément central pour une comédie musicale centrée sur la mode, sont à la hauteur des attentes. Chaque tenue est soigneusement conçue, reflétant le luxe et la créativité du milieu, tout en soulignant la transformation progressive d’Andy au fil de l’histoire.
Les performances des acteurs sont globalement solides. Georgie Buckland incarne une Andy convaincante, avec une voix puissante et une interprétation remarquable. Amy Di Bartolomeo apporte une touche d’humour et de vulnérabilité au personnage d’Emily, l’assistante senior. Toutefois, j’ai été quelque peu déçu par l’interprétation de Vanessa Williams (Miranda). La comédienne adopte un ton plus léger, presque parodique, ce qui contraste avec la froideur emblématique du personnage incarné par Meryl Streep. Cette approche atténue l’intensité des confrontations entre Miranda et Andy, réduisant l’impact dramatique de certaines scènes clés.
En conclusion, Le diable s'habille en Prada est une comédie musicale de très bonne facture, à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'une comédie musicale à Londres. Je la recommande !
Le diable s'habille en Prada est programmé au Dominion Theatre de Londres jusqu’au 3 janvier 2026.
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