Critique : Oliver Twist Le Musical à la Salle Gaveau
Publié le 23/09/2016 par Tony Comédie.
Oliver Twist est certainement le spectacle musical qui m'intriguait le plus cette rentrée. Car finalement, on n’en savait pas grand chose, à part une promesse : la création à Paris d’une comédie musicale du niveau de Broadway. La promesse est-elle tenue ?
C’est avec une certaine excitation donc que je me suis rendu à l’ultime répétition d’Oliver Twist, Le Musical. L’auditorium de la salle Gaveau a été entièrement redécoré pour l’occasion : des lampadaires et des coupures de journaux "à la Newsies" ornent les balcons. L’ambiance est installée et public est peu à peu transporté dans le Londres du début du 19ème siècle.
Le jeune Oliver Twist vit misérablement dans un orphelinat tenu par des ténardiers-like, qui l’affament et le maltraitent. De sa mère, décédée à sa naissance, il ne lui reste qu’un pendentif en or, avec une inscription : Bloomsbury. Cette dernière permettra-t-elle à Oliver de retrouver son père ?
Dès les premières notes, je suis rassuré par le style musical retenu par Shay Alon, le compositeur qui nous avait déjà enthousiasmé avec Aladin, faites un voeu. La partition est d’un vrai style Broadway, et même si l'orchestration manque de profondeur, elle fait la part belle aux underscores et aux contre-chants. L’air principal, "Ce qu’il faut faire", est repris deux fois au deuxième acte, ainsi qu’au final. Les influences de Shay sont évidentes : Jekyll and Hyde, Les Misérables ou encore Le Bal des Vampires semblent être une vraie source d'inspiration.
Malgré une salle peu adaptée et un plateau trop petit pour les éléments de décors présents, Ladislas Chollat (Résiste) a fait preuve d’une grande ingéniosité et nous propose une mise en scène verticale réussie, sans temps morts. Les chorégraphies d’Avichai Hacham le sont tout autant, avec là encore, un style Broadway fort efficace.
L’adaptation du chef d’oeuvre de Charles Dickens est faite avec talent. Certains éléments narratifs ont été modifiés avec succès et les auteurs se sont même permis un clin d’oeil amusant au romancier. Les paroles et les dialogues, s’ils méritent un humour moins timide, sont remarquables, quand on sait la difficulté de ne pas rendre une comédie musicale ridicule. Je tire mon chapeau à Christopher Delarue pour le travail accompli.
Finalement, la grande force de cet Oliver Twist réside dans son casting, bourré de talents : David Alexis (Cabaret, Avenue Q, Le Bal des Vampires, La Légende du Roi Arthur), Arnaud Léonard (Le Roi Lion, Voca People, Les Parapluies de Cherbourg), Prisca Demarez (Cabaret, Cats), Catherine Arondel (Cabaret, Les Fiancés de Loches, Fausse moustache, Naturellement Belle, Kiki de Montparnasse), Hervé Lewandowski (Le Roi Lion, Mamma Mia!, Avenue Q) Sébastien Valter (Gutenberg! Le Musical, Le Voyage Extraordinaire de Jules Verne), Nicolas Motet et j’en passe ont pris part à l’aventure. Leur technique vocale, leur justesse de jeu et leur dynamisme sont absolument remarquables. Cela prouve bien que la France possède de véritables talents et que l’art total qu’est la comédie musicale n’est pas réservé aux anglo-saxons.
Malgré quelques longueurs, Oliver Twist, Le Musical est un spectacle qui joue dans la cour des grands. Je ne peux que féliciter le talent de l’équipe créative et l’audace des producteurs d’avoir monté un tel projet, qui restera sans aucun doute gravé dans l’histoire de la comédie musicale française.
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