Critique : Priscilla, Folle du Désert au Casino de Paris
Publié le 02/03/2017 par Tony Comédie.
J'ai toujours entendu beaucoup de bien sur la comédie musicale Priscilla, folle du désert, créée à Sydney en 2006 et jouée quelques années plus tard à Londres, à New York et dans de nombreuses autres capitales. Pour la première fois, le spectacle est joué en français, au Casino de Paris. Will I survive?
Le spectacle est basé sur le film du même nom sorti en 1994 et raconte l’histoire de Mitzi Del Bra, un drag queen fatigué de jouer dans les pubs et cabarets de Sydney. Ce dernier décide de partir pour Alice Springs, pour retrouver son ex-femme et son fils. Il convainc Bernadette Bassenger, une transsexuelle dont le petit ami vient de mourir, et Felicia Jollygoodfellow, un jeune drag queen, de l’accompagner. Ils partent alors sur les routes australiennes dans un bus baptisé “Priscilla, Folle du désert”.
Le ton du spectacle est donné dès la première scène, qui présente les personnages principaux sur l’entraînant “It’s raining men”. Ensuite, les musiques s’enchaînent : “I will survive”, “Hot stuff”, “Like a virgin” ou encore “Go west” font parti du répertoire de Priscilla, Folle du désert. Malgré l’absence d’orchestre live pour cette production parisienne, le public semble éprouver un certain plaisir à réentendre ces tubes disco, qui sont correctement interprétés par trois magnifiques chanteuses.
Malheureusement, l’ensemble a un rendu un peu cheap. Certains costumes sont d’un mauvais goût certain (si vous avez toujours rêvé de voir des robes-drapeau-rainbow, foncez). Les micros semblent autant capter les respirations que la voix des comédiens, les écrans de fond de scène sur surexploités et la création lumière est pour le moins bordélique. J’ai du mal à comprendre ces écueils techniques qui ne sont pas dignes d'une production internationale.
Un élément de décor est tout de même bluffant : le fameux bus rose estampillé “Priscilla”. Celui-ci est non seulement présent sur scène, mais il est robotisé : il s’ouvre, tourne sur lui-même et semble véritablement rouler grâce à un effet de vitesse relative bien rendu par la vidéo.
L’énorme point fort de Priscilla, Folle du désert réside finalement dans le casting. David Alexis (Le bal des vampires, Oliver Twist), Laurent Ban (Aladin, Mistinguett) et Jimmy Bourcereau (Aladin, Flashdance) jouent leurs personnages de drag-queens à la perfection et forment un trio complètement déjanté. Certains enchaînement manquent encore un peu de rodage mais les blagues fusent et le public rit beaucoup. Au fil du spectacle, l’histoire prend le pas sur les tableaux musicaux, pour notre plus grand bonheur.
En concurrence directe avec Saturday Night Fever qui se joue actuellement au Dôme de Paris, Priscilla, Folle du désert a parfaitement sa place et saura trouver son public. Malgré un esthétisme décevant, j’ai passé une très bonne soirée. Le message de tolérance et la joie de vivre qui se dégagent du spectacle sont remarquables et les trois comédiens principaux méritent à eux seuls le déplacement.
Priscilla, Folle du désert est joué au Casino de Paris jusqu'au 6 mai 2017 puis sera en tournée dans toute la France à partir d'octobre 2017.
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