Après 22 ans d’absence, la comédie musicale de Lloyd Webber Starlight Express est de retour à Londres, au Troubadour Wembley Park Theatre. Mon avis sur cette production... étonnante !
Ce soir c'est le grande soir : une course va déterminer le train le plus rapide de la chambre. Rusty, une locomotive à vapeur, rêve de remporter l'épreuve pour gagner le cœur de Pearl, un wagon de première classe. Mais la jeune locomotive doit faire face au mépris des autres trains, plus modernes et plus rapides, comme Greaseball, la locomotive diesel et Electra, la locomotive électrique, qui sont tous deux certains de leur victoire.
Cela fait maintenant plusieurs étés que le compositeur Andrew Lloyd Webber gratifie la capitale britannique d'un revival de ses spectacles. Si la découverte vaut parfois le détour (comme pour Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat), d'autres productions m'ont déçu (c'était le cas du Magicien d'Oz l'année dernière).
Malheureusement, Starlight Express fait partie de cette deuxième catégorie. On pourrait décrire la comédie musicale comme un mélange raté entre Cats et Joseph. Le spectacle est construit à la manière de Cats, où chaque personnage se présente à tour de rôle (et où un fil rouge narratif, certes ténu, permet de structurer l'ensemble). Mais contrairement à Cats, Starlight Express n'apporte aucune poésie, aucune subtilité. Côté partition, on est plus proche d'un Joseph, avec un patchwork de musiques pop-rock, mais sans l'humour ni le second degré de la comédie musicale au manteau multicolore.
Pour le dire plus clairement, le livret de Starlight Express est quasi inexistant et on s'ennuie beaucoup. Je pense que le problème principal du spectacle est son thème. Qui est intéressé par des courses de train ? Des enfants entre 4 et 6 ans, pas plus. Mais le spectacle a été marketé pour faire venir des adultes. Tout comme le Cinderella du même compositeur (dans l'autre sens pour le coup - un spectacle vendu comme familial qui ne l'était pas du tout), Starlight Express souffre d'un vrai problème de communication en terme de public cible.
Ce qui pourrait faire la force de Starlight, c'est sa mise en scène exubérante : les comédiens évoluent sur des patins à roulette, ce qui est une chouette idée, très originale, mais qui finalement n'apporte pas grand chose au spectacle, à part limiter les mouvements des artistes (ce qui donne des chorégraphies forcément limitées). Les comédiens ne se déplacent finalement pas si vite, ce n'est pas très impressionnant, et cela ne suffit clairement pas à compenser l'absence de livret.
Je dois tout de même saluer l'esthétique de ce revival. Le dispositif scénique circulaire est spectaculaire, avec un parti-pris d'immersion du public dans l'action. L'équipe créative a travaillé sur énormément de détails (son spatialisé, jeux de lumières), rien n’est laissé au hasard. Bref, c'est très beau, mais c'est un peu long.
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