Le 13 décembre dernier, je me suis rendu au Théâtre de la Renaissance à Oullins, près de Lyon, pour assister à la création en France de la comédie musicale The Pajama Game. Cette co-production de l'Opéra de Lyon, du Théâtre de la Croix-Rousse, du théâtre de la Renaissance et de l'Opéra d'Angers-Nantes partira en tournée hexagonale à partir du début de l'année 2020.
The Pajama Game a été créé en 1954 à New York. La comédie musicale a connu deux revivals aux Etats-Unis en 1973 et 2006. Les musiques et les paroles sont signées par le duo Richard Adler et Jerry Ross, à qui l'on doit entre autres le spectacle Damn Yankees. Le livret est signé George Abbott, d'après le roman 7 ½ Cents de Richard Bissell. Lors de sa création en 1954, le spectacle a remporté 3 Tony Awards, dont celui de la meilleure comédie musicale.
Sid vient d'être embauché comme nouveau directeur de l'usine de confection de pyjamas Sleeptite Pajama Factory à Cedar Rapids, dans l'Iowa. Il tombe rapidement amoureux de la belle Babe, une employée représentante du personnel. Lorsque les syndicats réclameront un augmentation des salaires de 7,5 cents de l'heure, leur couple va être mis à l'épreuve.
Ce spectacle fait partie de la famille des comédies musicales qui ont comme décor une usine, comme Kinky Boots ou Billy Elliot. Très drôle, il met en avant les femmes et leurs rôles au sein des différentes institutions (couple, usine...), ce qui le rend criant d'actualité. Les chansons I'll Never Be Jealous Again et There Once Was a Man sont devenues des tubes, que vous connaissezpeut-être sans savoir d'où elles viennent...
Cette production française propose un grand décor principal, celui de l'usine, avec de chaque côté de la scène deux portoirs à pyjamas. Les comédiens, eux-même habillés dans des pyjamas fluorescents, alternent entre dialogue, chant et des moments où ils rejoignent le duo de musiciens afin de compléter l'orchestre. Ce parti pris de mise en scène a été bien pensé et chorégraphié. Le déplacement des acteurs reste fluide et semble logique malgré cette contrainte.
Si les dialogues sont joués en français, les chansons sont chantées en anglais. Je regrette ce choix pour plusieurs raisons : il est compliqué pour le spectateur de switcher constamment du français à l'anglais, et il semble également compliqué pour ces comédiens francophones de chanter en anglais avec un accent correct... Pourquoi ne pas avoir traduit l'intégralité de spectacle en français ?
Malgré ce bémol, j'ai apprécié l'oeuvre, que je voyais pour la première fois sur scène. Je salue également l'audace des directeurs des théâtres co-producteurs et du metteur en scène Jean Lacornerie d'avoir proposé une comédie musicale américaine au programme d'un théâtre public.
Le spectacle fera escale à l'Opéra de Rennes du 28 janvier au 01 février, au Grand Théâtre d'Angers les 05 et 06 février, à Nantes du 09 au 13 février, à la Maison de la Culture de Nevers le 18 février, à Mâcon le 21 février, à Maison de la Culture de Bourges les 03 et 04 mars, au Centre Lyrique Clermont Auvergne les 19 et 20 mars, au Théâtre de Saint-Nazaire les 01 et 02 avril et à l'Opéra de Saint-Etienne le 08 avril.