Critique : Woman of the Year au Théâtre de la Renaissace (Oullins)

Publié le 10/12/2023 par Tony Comédie.

Après nous avoir régalé d'un très bon Pajama Game en 2019, le théâtre de la Renaissance, à Oullins, récidive cette année avec la comédie musicale Woman of the Year.

Comédie musicale plutôt méconnue, Woman of the Year est basée sur le film éponyme de 1942, avec Katharine Hepburn dans le rôle titre. Le spectacle a été créé en 1981 à New York où il a remporté les Tony Awards de la meilleure partition et du meilleur livret. Les musiques sont de John Kander, les paroles de Fred Ebb et le livret de Peter Stone. On ne présente plus le duo Kander et Ebb, à l'origine des mythiques comédies musicale Cabaret et Chicago.

Tess Harding, célèbre journaliste de télévision, s’apprête à recevoir le prix de la Femme de l'Année. Au moment du discours introductif, lorsqu'on évoque la capacité qu'elle a de savoir gérer avec brio sa vie professionnelle et sa vie privée, elle se remémore sa rencontre avec Sam Craig, un dessinateur de bandes-dessinées. Au fur et à mesure de la progression de ses souvenirs, on va se rendre compte que la vie professionnelle de Tess a empiété sur sa vie privée, jusqu'à faire partir Sam.

Les sujets évoqués dans le spectacle sont toujours d'actualité et finalement peu évoqués au théâtre. Comment équilibrer vie pro et vie perso ? Quelle place donner à sa moitié dans sa vie professionnelle ? Comment gérer dans un couple les différences de salaire ou de notoriété ?

Côté mise en scène, le choix d'intégrer les musiciens comme de véritables comédiens, jouant différents personnages, est une excellente idée et permet à la troupe de s'étoffer quand il le faut. L'autre grand point fort, c'est l'idée du décor unique, à base d'une fenêtre, représentant à la fois un écran de télévision et une bulle de BD. Une fois n'est pas coutume, l'utilisation d'un vidéoprojecteur est pertinente et intelligente. Les dessins projetés tout autour de cette "fenêtre" sont bien réalisés et rappellent l'univers de la bande-dessinée.

Côté casting, un grand bravo à Dalia Constantin et Quentin Gibelin, qui interprètent tous les rôles secondaires de façon extrêmement fluide et talentueuse. Je regrette simplement que seuls les dialogues aient été adaptés en français, les comédiens seraient en effet plus à l'aise dans le chant si les paroles étaient en français.

Malgré un budget qu'on imagine moins conséquent que celui de certaines productions parisiennes, le résultat est très réussi. Woman of the Year est un très bon spectacle, que les lyonnais ont eu la chance de découvrir dans de très bonnes conditions !

Le spectacle est actuellement en tournée : 

Réserver Woman of the Year

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