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L'Or du Rhin à l'Opéra Bastille (Paris)

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J'ai eu la chance d'assister à une représentation de L'Or du Rhin, le prologue de L'Anneau du Nibelung (le "Ring") de Richard Wagner. En tant que nouveau passionné d'opéra, c'était pour moi une première immersion dans cette œuvre mythique.

Créé en 1869, L'Or du Rhin est la première partie de la tétralogie de Wagner, une œuvre monumentale inspirée de la mythologie nordique et germanique. Il pose les fondations de l'épopée en introduisant des thèmes tels que le pouvoir, la cupidité et la trahison. Cette nouvelle production de l'Opéra de Paris est mise en scène par Calixto Bieito et dirigée par le chef d'orchestre Pablo Heras-Casado.

L'orchestre rend à la perfection l'essence épique de la partition de Wagner. La tension dramatique est maintenue tout au long des 2h30 de spectacle - qui se déroule sans entracte. La musique de Wagner, souvent décrite comme précurseur des bandes originales de films rend l'expérience très actuelle.

La distribution vocale est globalement solide. Iain Paterson incarne Wotan avec une présence imposante tandis qu'Eve-Maud Hubeaux offre une Fricka nuancée et convaincante. Toutefois, certaines interprétations manquent de profondeur. Florent Mbia notamment a un jeu un peu caricatural qui détonne avec le ton général de la production.

L'un des aspects les plus marquants de cette production est l'ambiance sombre et crépusculaire qui s'en dégage. Les éclairages en clair-obscur et les tons sombres des décors renforcent le sentiment de déclin et de corruption. Les personnages, qu'ils soient dieux, géants ou nains, sont tous dépeints comme égoïstes et cupides, chacun poursuivant ses propres désirs au détriment des autres. Cette représentation de la quête insatiable de pouvoir et de richesse trouve une résonance particulière avec les préoccupations contemporaines liées au capitalisme effréné et aux enjeux écologiques.

Cependant, certains choix de mise en scène m'ont laissé perplexe. Calixto Bieito établit un parallèle entre le pouvoir de l'anneau et le transhumanisme, en illustrant Alberich créant des créatures artificielles à la manière d'un Frankenstein moderne. Cette analogie m'a semblé peu convaincante et manquait de clarté dans son exécution.

Si la mise en scène propose une interprétation contemporaine, avec des décors sobres et minimalistes que j'ai beaucoup appréciés, les projections qui les accompagnent m'ont semblé superflues. Elles n'apportent (comme souvent !) aucune valeur ajoutée.

En conclusion, cette production de L'Or du Rhin offre une version moderne et sombre de l'œuvre de Wagner. Malgré quelques réserves sur les choix de mise en scène, j'ai passé une soirée mémorable à Bastille.

L'Or du Rhin se joue à l'Opéra Bastille de Paris jusqu'au 27 février 2025.

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