J'ai eu la chance d'assister à Lucia du Lammermoor, opéra de Gaetano Donizetti, à l'Opéra de Paris.
Lucia du Lammermoor est le chef-d'œuvre tragique de Gaetano Donizetti, fameux rival de Bellini. Il a été créé en 1835 au Teatro San Carlo de Naples. Les deux passages les plus connus sont d'une part le sextuor Qui me freine à un tel moment, où les 6 personnages principaux mêlent leur voix à la façon du final de l'acte I des Misérables, et d'autre part la longue scène de la folie dont la chanson Oh ciel miséricordieux!... Le doux son a été repris dans Le Cinquième Élément.
Au XVIe siècle, au sud de l’Écosse, deux familles rivales sont en guerre. Alors que les conflits entre catholiques et protestants font rage, les Ashon ont pris possession du château des Ravenswood près de Lammermoor. Lucia Ashton est amoureuse d'Edgardo Ravenswood. Mais Enrico, le frère de Lucia, a d'autres projets concernant la jeune fille. Le livret est basé sur la vie de Janet Dalrymple, qui assassina son mari pendant sa nuit de noces et en perdit la raison.
L'Opéra Bastille propose une mise en scène léchée et très bien pensée. Le décor représente la caserne d'Enrico comme une fausse aux lions qui sépare le cœur, en surplomb, des chanteurs, dans la fosse. Au fur et à mesure de l’effondrement mental de Lucia, les structures en bois s’effondrent elles aussi. Tous les détails sont soignés. La création lumière est remarquable. Même le rideau de scène reprend l'esthétique des costumes et du décor.
La structure du spectacle en deux parties de 1h30 et 1h et le jeu dynamique des chanteurs font de cette production un spectacle moderne devant lequel on ne s'ennuie pas un instant.