Au moment où l'on apprend que la série Rise - qui raconte les difficultés rencontrées un professeur pour monter la comédie musicale Spring Awakening dans un lycée populaire des Etats-Unis - n'est pas renouvelée pour une seconde saison, la Comédie Française présente depuis quelques semaines L'Eveil du Printemps, la pièce de Wedekind dont est inspirée la comédie musicale de Steven Sater et Duncan Sheik.
Ecrite en 1890, la pièce aborde les problématiques auxquelles sont confrontées les adolescents : questions suscitée par la métamorphose du corps, découverte de la sexualité, difficultés à trouver sa place dans le monde, suicide, avortement et maltraitance. On y suit la vie de Melchior, élève brillant et mûr et mentor de Moritz, l'éternel dernier de la classe. Melchior va découvrir la sexualité avec Wendla, une jeune fille mal dans sa peau qui ne trouve pas le réconfort et l'apaisement auprès de sa mère. Jugée "pornograpique", la pièce ne fut montée qu'à partir de 1906... dans une forme censurée.
Même si la pièce est très sombre (spoiler alert : Moritz se suicidera à cause des ses résultats scolaires, Wendla mourra à cause d'un avortement raté et Melchior sera placé en maison de redressement), la mise en scène de Clément Hervieu-Léger souligne l'humour, omniprésent dans le texte. Si la pièce sert encore d'inspiration à des comédies musicales ou à des séries TV, c'est surtout grâce à la criante actualité des thèmes abordés.
Vous avez jusqu'au 8 juillet 2018 pour découvrir salle Richelieu une pièce qui se révèle d'une modernité incroyable. Certains spectateurs et critiques ont qualifié la mise en scène de dramatique et oppressante. C'est vrai, mais totalement cohérent avec la pièce. De nombreux passages comiques permettent de souffler un peu. A découvrir !